Jules-Henri Lengrand-Liliane-Marco

Liliane Marco

Henri BOSCO
« (…) Marco a ce goût – et ce don singulier- de ne pas illustrer directement les textes qu’on lui offre. Elle y fait un choix. Elle en tire la part du rêve. Au lieu d’accompagner les paroles écrites, raisonnablement, par une imagerie qui les suive pas à pas, et qui en soit comme un commentaire graphique en se plaçant modestement en marge de la rêverie, elle continue cette rêverie. Elle la fait sienne ; elle rêve pour son propre compte. A un chant donné elle offre un écho, mais où se répercute, et surtout se prolonge, la voix originelle, fondue à une autre voix, toujours reconnaissable. » Présentation de l’Exposition au Musée de la Ville de Saint Paul de Vence, 1er mai 1975

«Au sujet du Récif, Henri Bosco écrit que « Pour en pénétrer les mystères il fallait seulement continuer le songe ». Il rend grâce à Liliane Marco d’avoir « transféré les puissances du langage des Mots à celui des Images. Il en a surgi des Visions… » inscrites « vigoureusement » dans un monde d’images « puissantes et sombres » où il reconnaît sa propre voix et son monde, rêvé dans sa solitude, prolongé par la Magie d’ « une Magicienne »… Liliane Marco ! Liminaire pour Quatorze visions de Liliane Marco inspirées par Le Récif d’Henri Bosco, 15 août 1974- Lourmarin.

Judith ROBINSON-VALERY, Préface de La Jeune Parque illustrée par Liliane Marco, Edisud, 1981 :
(…) l’artiste doit être capable d’entrer dans le poème comme dans un univers, de s’en imprégner longuement et amoureusement, de manière à établir peu à peu avec lui une affinité élective. C’est là ce qu’a fait Liliane Marco avec un bonheur rare. Ses admirables eaux-fortes montrent jusqu’à quel point elle a compris que dans ce grand drame douloureux et tourmenté de la naissance de l’esprit qu’est La Jeune Parque, tout se joue sur les frontières indécises et mouvantes entre le monde extérieur et le monde intérieur, entre le physique et le mental, entre le conscient et l’inconscient, entre le littéral et le métaphorique, entre le clair et l’obscur, le jour et la nuit, le rêve et la veille, la mort et la vie. Jusque dans la technique qu’elle emploie, son travail d’artiste témoigne d’une compréhension intime du mode de fonctionnement de l’imagination du poète lui-même (…) »

Daniel MOUTOTE ( Bulletin du Bibliophile, 1982) :
«  (…) la gravure de Marco est un signe poétique (…) Que Marco grave comme Valéry compose c’est ce qu’indiquent en regard les vers qui les ont inspirées. D’une part les jeux infinis du sens, du rythme, du timbre et des silences dans les mots. De l’autre le travail de la pointe qui signifie et du grain qui commente. Si bien que, suivant Valéry, et même au plus près, elle a fait une œuvre neuve.  (…) La suite musicale des gravures engendre un subtil dialogue de formes, de teintes, de lignes et de lueurs qui sollicitent en marge du poème les puissances esthétiques du sens de l’existence en attente au cœur de l’être.»

Jean ONIMUS ( Lettre du 22 janvier 2005) :
« Votre œuvre émane directement de votre cœur. On pénètre avec vous dans un univers onirique personnel. (…) Personne n’a jamais su peindre comme cela  ( …) Vous restez dans notre monde visible, vous le transformez, vous le noyez dans vos rêves et vous nous aidez ainsi à le quitter (…) C’est cela qui nous enchante. Grâce à vous nous vivons ailleurs, au plus intime. Il n’y a plus de limites. (…) Vous nous ouvrez une liberté intérieure créatrice. Vous dessillez nos yeux, vous nous donnez une liberté intérieure, vous nous aidez à nous découvrir nous-mêmes.